Un aber (mot celtique signifiant estuaire) ou une ria (mot galicien) est une baie formée par la partie inférieure de la vallée d’un fleuve côtier envahie, en partie ou en totalité, par la mer. La géographie internationale utilise le mot ria ; mais le mot breton aber est aussi utilisé (wikipédia).

La Ria d’Etel / Rivière d’Etel – Stêr an Intel en breton – est née d’un effondrement géologique à l’ère tertiaire, l’ère en question commence il y a 65 millions d’années et s’achève il y a 2,6 millions d’années. Cet effondrement a permis à la mer de pénétrer à l’intérieur des terres et de créer un littoral nouveau d’environ 120km. Le débat est parfois vif entre les amoureux de la Ria et les aficionados de la Rivière, et chacun est libre de s’approprier le territoire comme il l’entend dès lors qu’il le respecte.

La rivière prend une de ses sources à Penhoët, dans l’Est de la commune de Languidic. A 100 mètres d’altitude, commence un ru qui porte le nom de Rion, se dirige d’Est en Ouest avant de bifurquer au Sud et se diriger vers Nostang en devenant la Rivière du Pont du Roc’h. De Landévant, arrivent le ruisseau du Pont du Palais ainsi que le ruisseau de la Demi-Ville. A Locoal-Mendon, c’est le ruisseau de Langonbrac’h, le ruisseau de Kerlino, le ruisseau du Moulin de Cochelin, le ruiseau de Calavret, le ruisseau de la Fontaine de Kerlivio. A Belz, le ruisseau de la Fontaine de Kervoine, la rivière du Sac’h.

Le coin était bien fréquenté dès le néolithique ( l’âge de pierre, de -6000 à -2200 ans avant JC ) à en juger par la communauté des menhirs et dolmens qui tiennent salon dans les bois. 175 stèles ( monolithe dressé, porteur d’inscriptions, symboles, gravés ou sculptés, l’ancêtre de nos panneaux de signalisation mais en plus joli ) ont été recensées, datées de l’âge de fer ( de -800 à -50 ans avant JC ). On peut supposer que l’occupation du territoire fut continue jusqu’à la période gallo romaine. 

L’absence d’une grande cité urbaine à proximité et la présence de l’armée le long du cordon dunaire ont indéniablement joué en faveur de la préservation de ce territoire. D’ailleurs c’est une des raisons qui vous amèneront à avoir envie de le découvrir. Et c’est aussi le défi d’aujourd’hui : comment permettre à ce coin de paradis de continuer à grandir en répondant aux besoins d’évolution des différentes communautés économiques tout en préservant la grande diversité de paysages, de faune et flore et la qualité de vie. 

Il semble que par ici, comme la terre et la mer se partagent les lieux depuis des lustres, hommes et femmes de la terre et de la mer font de même. Quand on se parle, c’est tout de suite plus simple, particulièrement lorsque la préservation de la ressource est au coeur des intérêts de chacun.