La barre d’Etel est un banc de sable en perpétuel mouvement à l’embouchure de la Ria. C’est la continuation sous-marine du cordon dunaire de Penthièvre à Gâvres soumis à l’influence des vents et courants de marée. A marée basse il n’y a parfois pas assez de profondeur pour entrer ou sortir. Parfois se forment soudainement des déferlantes et vagues de fond imprévisibles qu’il est préférable d’éviter. Josiane Pene, guetteur de la flotte au sémaphore de Plouhinec, se rappelle quelques jours de 1970 durant lesquels le banc de sable fermait entièrement la Ria.
Il existe aussi une légende que l’on entend parfois à l’ombre de la lune, lorsque le soleil s’est endormi derrière l’île de Groix. Elle raconte comment une jeune et belle Brigitte ou Isabelle, trés attentionnée envers les habitants et les pêcheurs de la Ria, a été enlevée par des pirates dans les dunes. Alors que le bateau franchit l’embouchure vers le large, elle lance à la mer une poignée de sable en criant « Stang » – banc de sable en breton – et la barre naquit, pour protéger les habitants des impétrants en son absence.
La légende est un peu déstabilisée par le fait que le mot « Stang » ne génère aucun résultat dans les dictionnaires bretons. On retrouve toutefois le mot dans le nom de la ville Nostang, où cette fois la signification du mot serait un étang. Ceci dit, une barre inviolable peut laisser imaginer un étang mais ce ne sont là que d’approximatives élucubrations ;)
Cet endroit est envoutant par la puissance que dégagent les courants qui rasent les bords et qu’on approche à pied avec prudence, l’oeil toujours aux aguets. On peut alors prendre un peu de recul et profiter sereinement du tumulte des éléments, assis dans le sable à l’abri du flux et reflux des vagues.
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